Chez Koulebiakine, le voyage commence dès la porte d’entrée. En recréant l’atmosphère élégante d’un appartement d’artistocrate russe, la boutique est une fenêtre ouverte sur le Saint-Pétersbourg du XIXème siècle. Chaise médaillon sur-mesure en provenance de Krasnodar, guéridon ouvragé en bois laqué, samovar traditionnel et parquet marqueté : c’est toute l’âme de la Russie de Nicolas II qui s’affiche en boutique !
L’atelier de fabrication artisanale se trouve juste derrière, ouvert pour laisser s’échapper les bonnes odeurs de la pâte briochée et donner aux visiteurs l’occasion d’un regard curieux en cuisine.
Unique atelier de fabrication de koulebiak d’Europe, la maison de tourtes russes Koulebiakine, c’est surtout le coup de food d’Antoine et Slava pour ce mets russe oublié. Une histoire d’amour, d’audace, d’évidence, et de gourmandise bien sûr…
Lorsque l’on demande à Slava ce qui l’a amené à la cuisine, elle raconte ses étés russes, auprès d’une grand-mère aimante, affairée entre le potager et la cuisine. Comme Antoine, la gastronomie devra pourtant emprunter un itinéraire bis avant de revenir dans la lumière.
L’histoire commence dans une famille de médecins, à Saint Pétersbourg, alors encore Leningrad. Destinée à suivre une voie toute tracée, Slava s’en écarte un peu en faisant le choix d’un master en ingénierie et biotechnologie. Recrutée par l’antenne de Novartis à Saint Pétersbourg, un grand groupe pharmaceutique suisse, elle découvre alors le marketing, un domaine qui l’enthousiasme au point d’ajouter un autre master à son parcours déjà remarquable. Ses compétences sont louées et lui valent rapidement une promotion. En tant que plus jeune marketing manager du groupe, c’est désormais à Moscou qu’elle continuera sa carrière. Avant, quelques jours de vacances bien méritées s’imposent, cap sur Ibiza et mise en marche du destin. Parfait alignement de planète avec celui d’Antoine.
En rencontrant son futur mari, Slava a épousé la culture française. Elle qui avoue avoir appris le français en regardant Top Chef, lie intimement langue et gastronomie, tant il est impossible de comprendre l’une sans l’autre. D’une cuisine domestique faite avec le cœur pour son époux, elle découvre un véritable patrimoine, l’art des dressages délicats et toute la subtilité des bons produits. Lorsque l’aventure Fleur de Sel s’initie en 2011, après s’être essayée en salle, Slava trouve sa juste place en cuisine. Derrière les fourneaux, elle façonne son propre univers, dénué de tous codes ou standards, simplement dicté du bout du cœur. Etre autodidacte offre l’opportunité d’une page blanche où tout peut s’écrire. Il suffit de le vouloir puis de trouver sa griffe. De volonté et de style, Slava n’en manque pas. Sa Russie l’inspire bien sûr, son interprétation de la cuisine française aussi, puis tous ses voyages à la rencontre d’autres chefs européens. Cheffe inspirée, auteure d’une cuisine d’instinct, d’instants et de rencontres, marquée par des assaisonnements inédits, elle se dessine un territoire d’expression qui ne ressemble à aucun autre.
Perfectionniste et volontaire autant que de … passion, Slava a cette vision des choses gourmandes qui touchent les papilles en plein cœur. Avec « Koulebiakine » ses racines russes trouvent un nouveau tremplin et font résonner une fierté toute légitime. Passionnée d’architecture, de photographie et de nature, sa sensibilité est une force qui promet aux projets du couple des jours heureux.
A étudier la culture familiale d’Antoine Tcherbak d’un peu plus près, la gastronomie avait effectivement semé des petits cailloux. Pour se révéler au grand jour, elle emprunte d’abord des chemins détournés. Itinéraire d’un parcours pas comme les autres.
Lillois d’origine, d’une maman professeure d’allemand et d’un papa kinésithérapeute/ostéopathe, Antoine a sans s’en rendre compte grandi avec la culture des bons produits. Les tables du dimanche toujours bien dressées, les petits plats dans les grands et les classiques de la cuisine française, il n’en fallait pas plus pour donner au jeune homme un avant-goût des bonnes choses. Plutôt doué pour les études, Antoine complète son bac S d’une école de commerce à Lille. Son stage de fin d’étude l’amène même à créer sa propre conciergerie d’entreprises et initier des collaborations prometteuses avec de grands groupes. La fibre de l’entreprenariat s’enracine déjà profondément.
Victime d’un grave accident de voiture à 25 ans, il entre alors dans la roue du destin, qui a pour lui d’autres plans. Après plus d’un an d’invalidité, remarcher est une victoire qui se fête. Ce sera Ibiza. Sur la petite île Espagnole, il rencontre Slava, une jeune russe surdouée du marketing pharmaceutique. Deuxième facétie du destin. L’amour de vacances s’exporte en France, voyage dans les bagages jusqu’en Russie, au point d’imaginer rapidement un avenir à deux.
Désormais tout s’envisage à quatre mains et deux cœurs, battants à l’unisson. Depuis 2011, Fleur de Sel est la somme de tout ce qui anime Antoine, à commencer par les voyages et son amour inconditionnel pour sa compagne. A travers les évolutions du restaurant et la nouvelle aventure « Koulebiakine » initiée en 2016, le dandy hipster un poil geek déploie un enthousiasme qui rend tout possible.
Charismatique, persévérant et empathique, il rend ce que la vie et ses tribulations gastronomiques à travers le monde lui ont appris. Sommelier autodidacte, ses choix d’accords touchent et font mouche. Entrepreneur né, sa vision est déterminante. La nouvelle impulsion que s’apprête à prendre Koulebiakine dit tout de la personnalité positive et ambitieuse du jeune chef d’entreprise, qui a plus d’une idée derrière sa moustache.